LIVRES LIVRES LIVRES #6

Aujourd'hui, faisons un petit focus sur une maison d'édition jeunesse que j'ai découvert il y a peu. Enfin, mettons que j'...

Aujourd'hui, faisons un petit focus sur une maison d'édition jeunesse que j'ai découvert il y a peu. Enfin, mettons que j'ai (re)découvert la littérature jeunesse et pour jeunes adultes.

Lorsque la saga Harry Potter est sortie, je voyais mon petit frère et ses copains, assis dans un coin de la cour de récréation au collège, tous absordés par ces bouquins. Moi, j'étais déjà passé à Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée et à L'affaire Charles Dexter Ward de Lovecraft. Vous pouvez imaginer sans peine que les aventures d'un magicien n'allait pas vraiment m'intéresser. 
Et dès lors, la littérature pour ado est restée, et je cite dans le texte, "de la merde en boîte".

Des fois on est vraiment très con. Surtout lorsqu'on reste sur sa position pendant presque 20 ans.

Comme le hasard fait bien les choses, dans ma formation pour devenir bibliothécaire, il y a un cours important, car il représente la moitié du contenu d'une bibliothèque, sur le livres destinés aux enfants, des plus petits aux jeunes adultes, et oui, bon aussi aux adultes qui veulent garder une âme d'enfant.
Et, oh mon dieu!, j'y ai découvert des trésors!

Notamment les Editions Thierry Magnier.


Le bonhomme a commencé sa carrière comme enseignant, puis il est devenu libraire, journaliste et fondateur d'une revue sur la littérature de jeunesse, Petit Page. Ensuite il rentre chez Gallimard et assure la rédaction du magazine  Lire et Savoir, qui fait la promotion de leurs livres de jeunesses. 
En 1998, il fonde ses propres éditions, et depuis 2007, il est le directeur d'Acte Sud Junior. Sa collection D'une seule voix crée la polémique par la dureté de ses sujets, et se voit interdire de deux romans au moins de 15 ans (très bon article en 2009 : http://bibliobs.nouvelobs.com/jeunesse/20071214.BIB0493/litterature-jeunesse-l-offensive-de-la-morale.html )

Les éditions Thierry Magnier sont très méticuleuses quant à la qualité de leur catalogue, essayant de ne pas publier un énième livre, mais cherchant celui qui sera parler aux jeunes de vrai problèmes de société sans faire l'impasse sur l'imagination et le plaisir. C'est pour cette raison que ses ouvrages sont très régulièrement primés. 

En cours, il nous a été demandé de réfléchir sur les ados et la lecture, à savoir est-ce que les jeunes lisent toujours? La grande majorité de la classe a prétendu que non, les ados ne lisent plus. Il ne me semble pas. Ayant été considérée comme une enfant qui ne lisait pas, il me semble nécessaire de rétablir certaines vérités. Oui je ne lisais pas BEAUCOUP de LIVRES. Je lisais des bédé, des magazines, mes cours, et les livres pour l'école. Je pense que ce sont ces ouvrages qui m'ont dégouttée à l'époque de la lecture : des livres trop épais, toujours des "classiques" (d'ailleurs qu'est-ce qu'un classique hein?), pas nécessairement adaptés à notre âge.... 
Pour moi les jeunes d'aujourd'hui lisent d'autant plus qu'ils sont en permanence connectés. Et même si ce n'est pas de la lecture telle qu'un enseignant l'entend, il faut quand même lire ce qui est écrit sur les écrans des gsm, ordi, tablettes.... Et en découvrant le monde de bookstragram, via instagram, je peux vous assurer que les jeunes lisent et pas qu'un peu!

Dans une interview donnée pour le magazine Ricochet à l'occasion des 10 ans de sa maison, Thierry Magnier dit cela : 
"Il y a une chose qui n'a pas changé chez eux, c'est qu'ils ont toujours aussi mauvais goûts ! La société a surtout changé. Quand on dit que les gamins ne lisent plus, cela m'énerve. Ils lisent et même beaucoup plus, mais pas de la même façon. Ils lisent d'autres choses et d'autres supports. Je pense qu'en connaissance et en culture générale un enfant de cinq ans en 2009 sait plus de chose qu'un enfant du début du siècle. [...] 
Il faut vivre avec un temps qui évolue et je ne suis pas négatif sur les jeunes lecteurs. A nous de savoir les séduire et de leur faire aimer nos livres. Ce n'est pas parce qu'ils n'aiment pas nos livres, qu'ils sont forcément mauvais ou que les enfants sont mauvais. C'est peut-être qu'on a pas compris ce qu'ils aimaient. J'aimerais enfin pouvoir faire comprendre aux adultes qu'il ne faut pas oublier comment on était à ce moment là. La période de l'enfance et de l'adolescence est une période où on ne fait qu'apprendre, découvrir et souffrir de ce que disent les adultes. Il faut de temps en temps regarder un peu derrière soi ce qu'on a fait, comment on était quand on avait 10 ans et ce qu'on avait envie. Je reprocherai plus aux adultes d'avoir la mémoire courte."

Toujours dans cette même interview, il ajoute, à propos de son logo, un angelot qui lit : "Un ange, ça n'a pas d'âge et ça n'a pas de sexe. C'est un peu tout le monde finalement. Tout ceux à qui j'ai envie de donner mes livres. J'aime l'idée que mes livres soient lisibles par tous." 

Pour conclure, je vous invite à découvrir son catalogue qui est d'une richesse et d'une diversité incroyable.


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